Dès sa création, South Park a été le chantre de la provocation et du politiquement incorrect et la série (27 saisons, tout de même) n'a jamais abdiqué ou mis en berne son côté transgressif. Même l'éveil woke d'il y a quelques années a été bien géré, notamment avec la création du personnage du Principal PC qui rigolait du mouvement, mais sans le discréditer (enfin pas totalement du moins). South Park, malgré les vents et les marées, est toujours resté droite dans ses bottes. 

Mais aujourd'hui, un vrai danger la guette, avec l'arrivée au pouvoir de Trump qui multiplie les propos insultants et les comportements hallucinants, ainsi que le retour des réactionnaires qui pensent qu'insulter les minorités est une liberté d'expression. Pour la première fois, le show risque de se faire dépasser par les outrances de notre réalité et par un Cartman version réelle installé à la Présidence des Etats Unis. Et c'est vraiment le thème de cet épisode, peut-être de cette saison : la mort de South Park, car ou elle a perdu son pouvoir subversif ou la Paramount va l'annuler car elle critique le Président. Mais acculée, South Park ne se laisse pas abattre et retrouve un mordant qu'on ne lui avait plus connu depuis longtemps. 

Plus que vraiment drôle (encore que, Cartman et Buter qui veulent se suicider en respirant le monoxyde de carbone d'une voiture... électrique m'a bien fait marrer), l'épisode est un véritable doigt d'honneur à Trump et l'épisode ne cesse de le ridiculiser, l'attaquant de partout (l'affaire Epstein, ses menaces de procès envers ceux qui ne vont pas dans son sens ou la dictature qu'il met en place via l'élimination des contre-pouvoirs), mais aussi en se moquant de manière puérile et gratuite de sa virilité. Et le mieux est que cela fonctionne, puisque le vrai Trump a incendié la série (énième preuve du peu de recul et discernement du bonhomme). 

Cette reprise de South Park est un vrai acte de rébellion envers le pouvoir en place. Alors cela sera surement inutile, cela ne va pas révolutionner quoique soit, c'est même un peu de la rébellion en mode sales gosses dans une cours de récré.

Mais ça fait diablement du bien.